Carnets de Voyage

Derniere etape indienne avant notre excursion au Nepal. Nous debarquons du train avec plus de 3 heures de retard. Pendant le voyage, la police circulait dans le train et nous mettait en garde contre les vols de bagae. Apparemment, ca se verifie car nous avons croise des touristes qui se sont faits voles dans leur sommeil le sac a dos qu’ils couvaients dans leur bras. Pour nous, pas de probleme. A la gare, l’Office du tourisme nous bichonne et nous met en garde sur tous les enquiquineurs : on ne peut se fier qu’a soi, ne jamais les ecouter. Nous serons d’ailleurs victime du gang des rickshaw : nous demandons la Vishnou Resthouse. On nous deposera a la Vishnou Guesthouse (tous les hotels qui ont bonne reputation se voient leur nom re-utilises partout dans la ville). Tant pis, nous serons juste un peu plus eloigne du centre du Chowk. Le chowk est un ensemble de ruelles, degueulasse a souhait (on est en Inde) car detritus et bouses de vaches tronent partout sur le pave. Beaucoup de boutiques et beaucoup d’enquiquineurs, mais on commence a avoir l’habitude. Le chowk s’etend le long des ghats, gradins qui donnent sur le Gange (fleuve sacre pour les indiens, fleuve poubelle pollue pour tous les autres visiteurs). Nous assistons le soir a une ceremonie religieuse en hommage au Gange (le PUJA : chants sacres et offrandes de la lumiere au fleuve - Vous pouvez nous feliciter pour ce chapitre culturel qui pour une fois ne parle pas de biere !). Un petit tour en barque et nous apercevons depuis le fleuve les nombreuses cremations (humaines) qui se deroulent sans discontinuite a Varanasi. En effet, cette ville sacree est un lieu de pelerinage et tout bon hindou reve d’y etre incinere. Nous assistons le lendemain matin aux ablutions dans le Gange (5 baignades a des endroits differents, immersion totale a trois reprises (pour chaque baignade), et une petite gorgee pour la route, il parait que c’est bon pour la santee, et surtout pour le Karma. Ce soir, decollage pour le Nepal, nous devrions vivre des experiences bien differentes (et surtout plus sportives).

Notre bus de Jaipur nous arrete a Fatehpur Sikri, a 38 km d’Agra. Cette citadelle, batie par l’empereur moghol Akbar, est tres bien conservee. Encore une fois, le faste de ces dynasties est impressionnante. Une grande cour etait utilisee par l’empereur comme un echiquier geant, des esclaves et des femmes nues se deplacant au gre des ordres des joueurs. Nous logeons dans une GuestHouse tres familiale et tres sympathique. C’est l’avantage de choisir des adresses Low-Budget. Cette categorie de voyageurs signifie des choix economiques pour les transports (Pas de bus climatise, de premiere classe dans les trains), les hotels et les restaurants. Mais nous n’avons vraiment pas l’impression de nous priver. De la, nous reprenons un bus pour Agra, la ville la plus touristique d’Inde. Cette ville est la capitale des enquiquineurs. Nous sommes harceles de toute part par des commercants, guides, conducteurs de rickshaw (tri-cycle motorise qui fait taxi) et de cyclo-pousse. Ca en devient tellement oppressant que ca nous gache un peu notre plaisir et c’est vraiment un des mauvais cotes de l’Inde : trop d’enquiquineurs qui cherchent a se faire des roupies sur le dos des touristes, mais de maniere aggressive et malhonnete. Revenons aux bons cotes. Nous avons visite le Fort rouge, une des forteresses les plus grandes de toute l’Inde (et ce n’est pas rien). On ne peut malheureusement pas tout visite mais c’est quand meme pas mal. Suivi du must pour l’Inde, l’impressionnat et majestueux Taj Mahal. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la petite histoire, ce mosole aux dimensions gigantesques fut bati par un empereur moghol en hommage a sa defunte epouse. C’est donc en quelque sorte, le temple de l’amour. Nous avons ete chanceux, notre hotel a reussi a trouver des billets de train par Varanassi sans prendre de fatiguantes correspondances en bus. Ouf.

Retour du beau temps. Nous descendons du train et nous rendons a notre Guesthouse, un enorme complexe qui accueille tous les routards fauches de la planete. Le super truc, c’est la piscine sur le toit de l’hotel que nous n’hesiterons pas a utiliser pendant nos deux journees de sejour. Nous poriftons ensuite de la journee pour visiter la ville. Surnomme la citee rose, de nombreuses habitations sont peintes de cette couleur. Nous visiterons un Observatoire qui ne nous reconcilera pas avec l’astronomie. Une montre de trente metres de hauteur, c’est bien jolie mais pas pratique. Nous recontrons un autre probleme : Les 2 prochains trains que nous voulions emprunter sont complets et pendant plusieurs jours. Nous allons devoir etudier les solutions alternatives. La seconde journee est occupee par la visite des palaces du coin. L’Amber Palace nous permet de decouvrir le faste de la vie des Maharadjahs. Des salles immenses, avec des influences musulmanes (a cause des moghols) et hindoues au niveau de l’architerture. Le Maharadjah avait fait construire un palais avec 12 chambres, une pour chacune de ses favorites, un passage secret permettant au filou d’aller voir ses femmes. Il faut dire que le pauvre n’avait en plus de ses 12 favorites, qu’une seule femme legitime et 300 concubines. Le MLF aurait beaucoup a faire ici, les femmes n’ont pas beaucoup de droits, a part celui de s’occupper de la maison et de pondre des enfants. Des males de preference car les filles coutent cheres, il faudra a la famille fournir une dot a son futur epoux. Nous n’avons pas pu nous empecher de nous arreter dans un Mac Donald pour manger des Sundae. En effet, nous nous demandions si l’on servait des bons burgers au boeuf, la specialite de Mac Do. Dans un pays ou les vaches sont sacrees, ce fut inconcevable. On trouve donc le traditionnel Filet-o-Fish, le Mac Chicken et le Mac Maharadjah (Un Big Mac au poulet !). Nous avons trouve une premiere alternative pour nos problemes de train : les bus gouvernementaux. On trouve toujours des solutions en voyage.

Pour parvenir dans cette ville, nous avons pris notre premier bus. La circulation y est ici perilleuse. Les routes sont correctement entretenues mais ne possedent que 2 voies. Les depassements sont nombreux et notre chauffeur continue a rouler sur la mauvaise pile en appuyant sur l’accelerateur quand il voit un vehicule foncer sur lui. A chaque fois, il fait une embardee au dernier moment, il semble que ce soit leur mode de conduite. Nous n’avons qu’a ferme les yeux. De la pluie, toujours de la pluie, c’est presque deprimant. Nous en profitons pour nous connecter sur Internet (En Inde, c’est beaucoup plus facile qu’a Madagascar). On ne trouve pas facilement du houblon dans ce pays ou officiellement seuls les intouchables boivent de l’alcool. Dans un restaurant, il propose un ‘Special Tea’. En fait, on vous amene une tasse de the et on vous sert discretement de la bonne biere. Malins ces hindous. Nous assistons tout de meme a une procession pour le dieu Ganesh, a un spectacle de danses folkloriques, et a une projection du film Octopussy tourne dans la region.

La ville bleue, elle est ainsi surnommee en raison de la couleur bleue lavande de la plupart des maisons (liee au dieu Shiva). Assez pluvieux car nous sommes encore pendant la mousson. Visite du fort avec un Audio Tour superbement traduit en francais. Sinon, la ville est bien moins agreable pour se ballader que Jaisalmer.

Etape de trois jours et demi dans cette ville implantee au milieu du desert du Thaar (apres quasiment une journee de train. Il fait beau, la forteresse est superbe, l’architecture des temples Jain et des Haveli nous changent du denuement de Madagascar. C’est joli, agreable, nous passons un agreable sejour. Nous partons en excursion dans le desert a dos de dromadaire (c’est un des grands classiques de la ville). Nuit a le belle etoile. Un poil touristique (les locaux ne vivent pas dans le desert mais en ville) mais ca nous a permis de decouvrir mieux ce desert et de passer une soirre agreable loin de la moiteur des villes. Il fait tres chaud en Inde et nous enchainons les douches (froides de preference) a un rythme dementiel.

Arrivee a Delhi apres notre courte escapade parisienne. Nous arrivons de nuit et trouvons sans probleme un hotel. La ville est grouillante, plutot sale et beaucoup de mauvaises odeurs. C’est comme cela qu’on decrit souvent l’Inde. Visite d’une mosquee et du Fort Rouge, rien d’exceptionnel mais Delhi n’etait qu’une escale. Sinon, des vaches sacrees se balladent tranquille dans la ville, ca surprend aussi beaucoup. Nourriture tres epicee, il va falloir s’y habituer, tous les hotels ont des terrasses sur le toit ou l’on peut manger, c’est plutot sympa. Accueil chaleureux (surtout dans les transports en communs). Nous prendrons notre premier train de nuit pour rejoindre Jaisalmer dans les classes populaires (mais avec une couchette quand meme). C’est assez folklorique mais nous on aime bien.

Nous ne pouvions conclure sur notre voyage a Madagascar sans faire une aparte sur l’accueil malgache. Souriants pour la majorite, partour ou nous sommes passes, les malgaches ont accouru vers nous pour nous adresser un salut amical. Normal deux vazah (etranger de couleur blanche) a velo, ce n’est pas commun ! Les plus jeunes, qui n’ont pas encore appris le francais a l’ecole (pour ceux qui ont la chance d’etre scolarise) maitrise quelques expressions dans notre langue. Le bonjour ou salut vazaha est generalement suivi du “Donne-moi". Le “Donne-moi” se decline dans plusieurs versions : “Donne-moi de l’argent, Donne-moi cadeau et Donne-moi bonbons". Nous decernons une mention speciale pour l’originalite de certains : “Donne-moi un cahier, un stylo, une casquette ou le velo". Pour le velo, on a un peu hesite (c’est vrai qu’ils ne nous servaient pas beaucoup a part notre parcours de 3000 kilometres), pour le reste, nous nous contentions de sourire quand nous etions de bonne humeur, nous avons ete par contre excede dans les regions plus touristiques ou le “Donne-moi” atteignait le 120 a l’heure. Mais par principe, nous n’avons jamais rien donne (nous n’avions de toute facon que le minimum vital sur nous pour notre expedition), s’arreter pour donner a des enfants dans la rue, c’est leur enseigner la mendicite, ce qui en definitive est nefaste pour leur developpement.

Nous avons fini notre periple malgache par la capitale. La ville grouille dans tous les sens, mais elle offre pas mal de possibilites pour la visite de ses marches, son artisanat et ses boutiques de souvenir, ses bolangeries et restaurants, et meme un cinema ou nous avons assiste a une sceance gratuite d’un magnifique chef d’oeuvre d’art et d’essai belge (desole pour nos amis belges, mais ce navet ne venait pas de l’hexagone, pour une fois) ou nous avons rien compris et limite legerement assoupi. La visite de la ville a ete ponctuee par la messe dominicale du pere Pedro, un homme de foi argentin qui oeuvre contre la misere et l’exclusion. Un grand moment ecclesiastique rempli d’emotion (il fallait voir les malgaches chanter et danser …). Une autre visite insolite dans la decharge municipale de la ville qui offre un spectacle surprenant. L’arrivee des bennes a ordure est attendue par la polpulation qui se rue sur les montagnes d’immondices a la recherche de detritus avec un minimum de valeur marchande. C’est un autre visage que celui des magnifiques cartes postales, mais c’est d’abord ca Madagascar, la pauvrete dans le Nord, la misere dans le Sud, et le troisieme pays le plus pauvre au monde. Nous nous sommes tout de meme fait plaisir en nous offrant un massage Dos-Tete et en nous gavant de pains au chocolat, tres bons dans la capitale. Le voyage touche a sa fin, nous avons passe notre derniere nuit d’hotel a proximite de l’aeroport, nous embarquons ce soir apres minuit pour une courte escale a Paris avant de reprendre nos aventures en Inde.

Sainte-Marie est une ile paradisiaque ou il n’y a rien a faire sinon de profiter de magnifiques plages de cartes postales, cocotiers, sable blanc, barriere de corail. Le paradis ! Nous avons prolonge le sejour et couvert l’integralite de l’ile. Le Nord, plus sauvage, etait deserte par les touristes, le Sud et l’ile aux Nattes fut le lieu le plus touristique que nous avons rencontre a Madagascar. Nous avons rencontre d’autres voyageurs et des malgaches super accueillants, nous garderons un tres bon souvenir de l’ile. Pour finir, l’ile est un lieu de pelerinage des baleines entre juillet et septembre, nous avons donc fait un tour en bateau pour les observer. Le trajet en bateau depuis la cote pour rejoindre Sainte-Marie est perilleux. Un grave accident a fait la une il y a quelques annees … Sur le retour, le bateau a bien eu du mal a franchir la passe (il s’y est repris a 2 fois), aucun bateau n’a pu repasser pendant 2 jours apres notre passage. Inutile de dire que nombre des passagers etaient malades, nous avons de notre cote tenu le coup. Notre voyage a Mada s’achève, les prochaines aventures vous emmeneront en Inde …

Nous avons pousuivis a velo notre periple depuis Nosy VArika. Les premiers kilometres sont difficles car la route n’existe plus, et seuls des velos et des pietons motives peuvent emprunter cet itineraire. Nous devons passer moultes bascs ou rivieres a l’aide de pirogue. La route est pourtant superbe et nous en gardons un tres bon souvenir. Apres deux jours difficiles, nous retrouvons la route goudronee et nous battons chaque jour des records de vitesse. Tamatave sera une halte hautement gastronomique (nous avons repris un peu de poids), suivi d’un passage a Foulpointe (Cote d’Azur Malgache ou nous avons cotoye des autochtones obeses, et oui ca existe !). Poursuite sur une route difficile et sauvage jusqu’a Sahosoa ou nous avons fait une excursion sur un parc maritime (Nosy Atafana) compose de 3 ilots entourres d’une barriere de corail. La vue aerienne est sublime, on la mettra en ligne en Septembre avec toutes nos autres photos. Retoour par la meme route pour rejoindre l’embarquadere vers Sainte-Marie

Nous avons experimentes differents modes de transport malgaches. Ils ont pas mal de points communs. Pour les avantages : Faible coût et adaptabilite (On peut embarquer/debarquer n’importe ou, avec n’importe quelle marchandise (capot de voiture, sac de riz, velo …)). Pour les inconvenients : Extreme lenteur, non respect de la ponctualite, incofort et tres bruyant (les malgaches aiment bien causer fort). Nous avons commence notre experimentation par le train en empruntant la ligne ferroviaire de Manakara (Sur la cote Est) a Fiana (Sur les Hauts-Plateaux). Le train s’arretait devant chaque cabane pour charger des bananes. Le voyage a pris toute la journee, nous avons passe plus de temps a charger/decharger qu’a rouler. Voyage tout de meme pittoresque que tout bon touriste a Madagacar doit effectuer une fois dans sa vie. Le lendemain, grande experience de taxi brousse. Nous avions rendez-vous a 7 heures du matin, nous sommes finalement partis a 12 h (apres avoir charger sur la route des passagers supplementaires ainsi que des tonneaux vides (d’essence pas de biere) et apres avoir fait le plein (le moteur allume, c’est plus rigolo). Crevaison a 14 h (le pneu etait deja douteux a notre depart). Pause dejeuner a 15 h, chargements-dechargements, arret vers 17 h 30 chez un ami du chauffeur pour reparer le pneu creve (ca s’est fini a la bougie car la nuit est tombee et le reparateur n’a pas l’electricite ni aucune lampe de poche). Arrivee a 21 H. Le trajet faisait tout de meme un peu moins de 200 km ! Derniere experience, le boat-people pour remonter la Canal des Pangalanes. Sur plus de 200 kilometres, en l’absence de routes terrestres, les malgaches utilisent de petites embarquations pour remonter le canal afin d’acheminer passagers et marchandise. Le trajet dure toute la journee, nous sommes entasses avec 40 autres personnes (toutes malgaches) au milieu des sacs de riz et enfumes par le cuisto du bord qui a chauffe son riz toute la journee (on en a meme pas mange un grain). Journee encore eprouvante. Suite a ces experiences consecutives, nous avons ete tres heureux de remonter sur nos velos, mais ceci fait l’objet d’un prochain article …