Carnets de Voyage

Nous ne passerons qu’un jour et demi dans la capitale laotienne. En effet, notre visa cambodgien nous est delivre dans la journee, nous boycottons la visite exhaustive des temples (on commence a saturer). Impossible egalement d’organiser facilement l’exploration du Parc National de Kha Kou Kay, la visite du Sud du Laos semble necessiter des transports fatiguants, bref, autant de raison pour quitter le Laos (que nous avons beaucoup apprecie) et de passer a une autre etape de notre aventure. Nous conserverons tout de meme de bons souvenir des buffets offerts au dejeuner (pour 3 dollars, Jeje il s’est empiffre comme un goinfre), du diner dans un tres bon restaurant francais (et meme de mon premier verre de vin depuis septembre), et du massage traditionnel lao. Attention, rien a voir avec le massage suedois (et c’est bien regrettable), ici on vous ecrase tous les muscles, c’est presque de la torture, mais il parait que ca fait du bien. Pour nous remettre de nos emotions, rien de mieux qu’un sauna aux herbes dans une cabane obscure et enfumee. Claustrophobes, s’abstenir.
Il est deja temps pour nous de partir a la station de bus pour un voyage qui va nous mener en moins de 24 heures de Vientiane a Siem Reap (Angkor) en passant par Bangkok. Pas moins de 3 bus consecutifs (dont un extremement confortable pendant une partie de la nuit), un passage de frontiere et un taxi durement negocie depuis Poipet vers les sites d’Angkor.

Sur la route de Vientiane, ce reposant village a reccueilli les suffrages des touristes occidentaux. Un cadre merveilleux compose de grandes falaises verdoyantes entourant la plaine rizicole, traverse par la Nam Song ou l’on peut s’y prelasser dans des canoes ou des bouees gonflables, une infrastructure touristique adequate (nomreux restaurants et bars a proximite de la riviere), de nombreuses grottes a explorer, voila de quoi satisfaire la majorite des voyageurs. Les plus fatigues sont affales sur des coussins devant des episodes de la serie Friends (la fumette est une activite tres prospere), c’est le mauvais cote du decor, les plus enthousiates partent a pied ou a velo a la decouverte des environs. Chaque pont fait l’objet d’un peage revoltant. Nous nous insurgeons et traversons a pied les cours d’eau. J’ai eu bien peur, de ‘eau arrivait a ma cheville (nous sommes en saison seche et nous n’apprecions pas l’exploitation a outrance du touriste considere ici comme une cash machine !). Il en est de meme pour les grottes et les points de vue …

La Nam Ou river nous a conduit jusqu’a Luang Prabang, tres belle ville du Laos classee a juste titre au Patrimoine Mondial de l’Humanite par l’Unesco. En plus de proposer une architecture agreable, cette ville, au demeurant tres touristique, nous offre parmi les plus beaux temples du pays. Qui dit temple, dit ici moines (bouddhiques), et une autre curiosite : l’Aumone des Bonzes. Chaque matin (vers 6 h 20, je m’en souviens, on a loupe 4 grasses matinees en 5 jours), tous les moines de la ville defilent dans la rue principale, nu pieds, portant leur sebile (espece de gros casserole mais plus jolie) en bandouliere, marchent pour mendier leur nourriture (comme l’avait fait autrefois Bouddha qu’ils venerent). Les habitants sont agenouilles sur des nattes en osier et les attendent pour leur donner une boulette de riz gluant. Le spectacle est assez singulier et merita bien ces reveils plus que matinaux. Les grottes de Pak Ou, a quelques kilometres en amont sur le Mekong, furent l’occasion de remonter ce fleuve mythique et nous ont offert une ballade agreable. Les grottes en elles-memes ne valent cependant pas le detour, les quelques 6000 representations de bouddhas plus ou moins bien conservees font pale figure devant les grottes du Myanmar (notamment Pindaya). Plusieurs ballades a velo et a pied dans les environs nous ont permis de nous ecarter un peu de l’animation urbaine. Nous visitons par l’occasion des villages de tisserands et de fabrication d’alcool local. Tous leurs produits se marchandent fermement tous les soirs au marche de nuit fort agreable. Une remarque cependant : beaucoup d’expatries font du commerce dans la ville (Agences de voyage (trekking), restaurants et magasins de souvenirs), il est clair que ceux-ci ont un train de vie superieur aux laotiens, d’ou une flambee des prix proposes. De plus, comme beaucoup de touristes y font leur principal sejour, il est vraiment difficile d’y marchander, meme sur le marche, car les prix sont derisoires compares aux prix europeens et japonais, la majorite des touristes de passage se satisfont de cet etat de fait et ne marchandent pas pour quelques centimes (mais multipliez des centimes, et vous obtenez une boisson houblonee !).

Suite a notre sejour dans la province de Luang Nam Tha, nous rejoignons Muang Khoua, petit village perdu proche du Vietnam. Apres une grosse excursion a travers leurs jardins maraichers, nous decidons de poursuivre notre periple sur la riviere Nam Ou jusqu’au village de Muang Ngoi, uniquement reliee a la civilisation par voie fluviale. Depaysement garanti. Par contre, ici, inutile de prendre un guide pour partir dans la campagne, il suffit de suivre les panneaux (de publicite pour les restaurants) qui vous conduisent directement dans les differents villages. Ce petit paradis est un haut lieu de villegiature routarde malgre son air de coin au bout du monde. Notre guesthouse donne sur la riviere, du moins si l’on n’est pas trop avachi dans son hamac. Gastronomie locale delicieuse. Encore une fois, il nous faut reprendre la route … la riviere, en direction de Luang Prabang.

Apres avoir traverse le Mekong a Chiang Khong, nous laissons la majorite des touristes partir en croisiere sur le Mekong jusqu’a Luang Prabang (deuxieme ville du pays) et prenons un bus pour rejoindre Luang Namtha. Le trajet fut tres eprouvant, la piste etant en cours de construction, les camions soulevant des nuages de poussiere qui s’engouffre a l’interieur de notre bus. Mais le trajet valait le detour car nous arrivons dans des regions peu affectees par le tourisme de masse. Nous en profitons pour faire des ballades a travers les rizieres, un trek de trois jours ou nous traversons la jungle et dormons dans des villages ethniques au milieu des poules et des cochons. Nous assistons a un combat de taureaux qui va durer plus d’une heure et nous nous essayons avec les jeunes du village au Kartow. Ce sport se pratique sur un petit terrain de volley, deux equipes de 3 joueurs doivent se renvoyer une petite balle en rotin, interdiction d’utiliser les bras et les mains, trois passes maximum (un joueur peut se faire des passes a lui-meme (jongle)) avant de renvoyer la balle de l’autre cote, match en 21 points, service pour l’equipe qui a remporte le point precedent. Peu d’animaux sauvages mis a part un superbe serpent jaune et probablement venimeux. Suite a ce trek, une petite journee de detente sur un kayak a redescendre la Nam Tha. Egalement plusieurs ballades a velo notamment autour du village de Muang Sing, a cote de la frontiere chinoise et au milieu des champs d’opium …

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Partir…
S’éloigner des murs gris, abandonner ses habitudes… Telle est l’ambition du routard. Il veut se découvrir et découvrir le monde en voyageant que ce soit le temps des vacances ou le temps d’une vie.
Le Guide du Routard, 1ère édition.

Pour rappel, les dates en bref : de juillet 2005 à juillet 2006